Louange à Allah
Le musulman est loin de la
perversion et de la débauche. L’une des pires choses
consiste, pour un musulman, à afficher son
comportement licencieux et son éloignement d’Allah le
Très Haut. Et c’est le cas du musulman auteur d’un
péché qui exaspère son Maître Puissant et Majestueux,
un péché qui déplaît à son Créateur et Maître, mais
que Celui-ci, étant le Dissimulateur (des fautes), le
Généreux et le Pardonneur qui pourrait engloutir le
pécheur au moment de son péché et de la violation des
interdits d’Allah, dissimule aux gens, et dont
l’auteur, non content de l’avoir commis, affiche sa
fierté d’avoir suscité la colère d’Allah en en parlant
au sein des hommes et en déchirant ainsi le masque qui
le cachait aux hommes ! Comment Allah pardonnerait-il
à une personne pareille ? Voilà pourquoi Allah refuse
Son pardon à une telle personne ?
Salim Ibn Abd Allah a dit : « J’ai entendu Abou
Hourayra affirmer avoir entendu du Messager d’Allah
(bénédiction et salut soient sur lui) ces propos :
« Tous les membres de ma communauté sont à l’abri (du
châtiment) sauf les ostentatoires. C’est le cas d’un
homme qui accomplit un acte de désobéissance dans la
nuit, qu’Allah dissimule et à propos duquel son
auteur, non content de la dissimulation dont il a
bénéficié de la part d’Allah, vient au matin dire :
« J’ai fait ceci et cela hier. Ainsi, son Maître l’a
couvert toute la nuit, mais lui a écarté la couverture
qu’Allah avait étendue sur lui ». (Rapporté par
Boukhari, 5721 et Mouslim, 2990).
Al-Hafiz ibn Hadjar a dit : « L’ordre de dissimuler
les actes de désobéissance a été mentionné dans un
hadith dont la chaîne de transmission n’est pas
conforme aux critères de Boukhari. Il s’agit du hadith
rapporté d’après Ibn Omar qui l’aurait attribué au
Prophète (bénédiction et salut soient sur lui) :
« Evitez ces ordures auxquelles Allah a interdit de
toucher. Quiconque y touche doit se dissimuler sous la
couverture d’Allah. Ce hadith est cité par al-Hakim.
Il figure aussi dans al-Muwatta mais transmis de façon
interrompue d’après Zayd ibn Asham.
Ibn Battal dit : « Le fait de parler publiquement de
ses actes de désobéissance revient à sous-estimer les
droits d’Allah, de Son Messager et des bons croyants,
et implique un certain entêtement. La dissimulation
des actes de désobéissance permet d’échapper à leur
sous-estimation car les actes de désobéissance
entraînent l’humiliation de leur auteur. Leur
dissimulation permet encore d’échapper à une peine
légale si l’acte commis est passible d’une peine ou
d’une correction, dans le cas contraire. Quand l’acte
commis n’implique que la violation du droit d’Allah,
Celui-ci est le plus généreux, et Sa miséricorde
précède Sa colère. Quand Il couvre quelqu’un ici-bas,
Il ne le déshonora pas dans l’au-delà. Celui qui
évoque publiquement ses actes de désobéissance ratera
tout cela.
Le hadith met clairement en cause celui qui parle en
public de ses actes de désobéissance. Ce qui implique
la louange de celui qui s’en abstient. En fait, la
dissimulation par Allah des actes de désobéissance du
croyant devrait inciter celui-ci à les tenir secrets.
S’il agit délibérément pour porter ses actes à la
connaissance du public, il met son Maître en colère et
Celui-ci ne le couvrira plus.
En revanche, celui qui, par pudeur vis-à-vis de son
Maître et des hommes cache ses actes de désobéissance,
bénéficiera de la couverture d’Allah. »
Fateh al-Bari,
10/487-488.
Al-Manawi dit : « Il s’agit de ceux
qui évoquent en leur sein leurs propres actes de
désobéissance. Ibn Djam’a situe dans ce cadre le
dévoilement des secrets conjugaux qui relèvent du
licite. Ceci est corroboré par une célèbre tradition
véhiculant une menace à ce propos.
L’expression « Wa inna min al-djihari » signifie : une
manière de divulguer consiste à ..... Un homme qui
commet un mauvais acte dans la nuit.. « Ysbih » ...
vient au matin en parler. Pourtant Allah l’avait
couvert. Mais il déclare avoir fait ceci ou cela « al-bariha »
la nuit passée... temps au cours duquel il n’avait
cessé de bénéficier de la couverture de son Maître,
qu’il vient dévoiler au matin en évoquant son péché en
public. Ceci est une trahison par rapport à Allah qui
lui avait permis de bénéficier de Sa couverture. C’est
aussi une incitation au mal pour celui qui écoute.
Voilà deux crimes qui s’ajoutent au premier pour
l’aggraver. Si l’on y ajoute l’excitation d’autrui au
péché, cela constitue un quatrième crime qui aggrave
encore la situation.
Le hadith sous-entend que les vrais pécheurs sont les
ostentatoires. C’est-à-dire ceux qui accomplissent des
actes nocturnes qu’Allah couvrent mais qui, au matin
disent : ô Un tel ! J’ai fait ceci ou cela hier »
écartant ainsi la couverture qu’Allah, le Puissant, le
Majestueux avait étendue sur eux. Ceux-là subissent la
peine légale prévue ici-bas. Car la divulgation du
beau et la dissimulation du laid font partie des
attributs d’Allah et de Ses bienfaits. La divulgation
du mal est une négation du bienfait et une négligence
de la couverture divine.
An-Nawawi dit : « Il est réprouvé
pour celui qu’une tentation a jeté dans la
désobéissance d’en faire part à d’autres. En
revanche, il doit la cesser, la regretter et se
résoudre à ne pas récidiver. S’il en informe son
maître ou un autre dans l’espoir de connaître l’issue
ou d’apprendre comment y échapper à l’avenir ou la
cause pour laquelle il s’y est embourbé ou pour que le
maître prie pour lui ou pour d’autres motifs
similaires, cela est bon. Ce qui est détestable c’est
d’en parler quand il n’y a aucun intérêt à le faire.
Al-Ghazali
dit : « La divulgation condamnable et celle qui
traduit la fierté et la moquerie non celle faite dans
le cadre d’une question ou une consultation, comme
l’atteste l’histoire de celui qui avait affirmé avoir
eu des rapports intimes avec sa femme en pleine
journée de Ramadan. Le Prophète (bénédiction et salut
soient sur lui) qui a reçu cet aveu n’en a pas
condamné l’auteur. » Faydh al-Quadim, 5/11-12).
Ce qui précède concerne l’évocation en
public des actes de désobéissance. Quant à ce que vous
dites concernant le fait de se montrer fier de ces
actes, ses conséquences ne se limitent pas au refus de
pardonner le péché, car l’on craint que cette attitude
ne conduise à l’apostasie et à l’abandon de l’Islam.
En effet, éprouver de la fierté pour avoir commis un
péché peut signifier la violation délibérée de
l’interdit d’Allah.
Cheikh Ibn Outhaymine dit : « Il existe un troisième
groupe de débauchés, pervers et licencieux qui évoque
la fornication avec fierté - A Allah ne plaise. Il dit
avoir voyagé à un tel pays et eu des relations
fornicatrices avec plusieurs femmes ou d’autres propos
en guise d’expression de sa fierté. L’on doit demander
à une telle personne de se repentir. Si elle ne le
fait, elle doit être exécutée parce qu’elle croit son
comportement licite. Or quiconque croit cela est
mécréant.
Certains pervers le font. Ce sont des gens dont on a
infligé les musulmans comme ils ont été infligés de
leurs agissements. En effet, certains se singularisent
ouvertement dans ce domaine. Chaque fois que l’un
d’eux effectue un voyage vers une destination réputée
pour la débauche et la perversion qui y règnent comme
Bankok et d’autres villes qui regorgent de
prostitution, d’homosexualité, de vin et d’autres
maux, il revient raconter ses sinistres exploits à ses
copains. De telles personnes - comme je j’ai dit
tantôt, doivent être sommées à se repentir. Si elles
ne le font pas, elles doivent être exécutées. Car
celui qui considère la fornication et les autres
interdits évidents faisant l’objet d’un consensus
comme licites est un mécréant. (Le commentaire des
Jardins des vertueux, 1/116).
Ce qui vous permettrait de sortir de votre situation,
ô frère, c’est le sincère repentir envers Allah, c’est
de cesser de vous plonger dans la désobéissance et les
péchés. Si vous venez d’en commettre encore, ne
déchirez pas la couverture qu’Allah a étendue sur
vous. Allah le sait mieux.